Insécurité et sans abris
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Didier, agressé, le 26 octobre, et resté quelques heures, sans secours, ce sont des jeunes passants qui ont appelé les pompiers, et après hospitalisation, Didier est sorti, pour être hébergé dans un foyer
Le secteur de Didier, semble peu sûr, en raison du passage de toxicos ... il y a une vidéo surveillance dans cette rue ...
« Jane Doe », l’inconnue brûlée vive dans le métro de New York
La femme immolée par le feu dimanche dans une rame new-yorkaise n’a toujours pas été identifiée. La victime de ce crime atroce serait une sans-abri. Son assassin présumé, entré illégalement aux États-Unis et dépeint comme un toxicomane, risque la prison à vie.
Par Geoffroy TomasovitchDe cette femme, victime d’un crime aussi barbare qu’insensé, on ne sait rien. Elle s’appelle provisoirement « Jane Doe ». À cause de l’état affreusement dégradé de son cadavre, la passagère qui a été immolée par le feu, le 22 décembre, dans le métro de New York n’a toujours pas été identifiée, ce vendredi 27 décembre. Les autorités lui ont donc donné le nom attribué habituellement aux défuntes inconnues.
Les médecins légistes et les enquêteurs misent sur les dossiers dentaires pour découvrir l’identité de cette femme brûlée vive par un usager alors qu’elle s’était assoupie dans un wagon tôt dimanche matin. Cela pourrait prendre plusieurs jours, voire des mois. Une autre raison risque de compliquer cette recherche. La police, comme les associations new-yorkaises d’aide aux plus démunis, privilégie l’hypothèse que la « Jane Doe » du métro, qui possédait apparemment un déambulateur, soit une sans-abri, comme son bourreau présumé.
Alcoolique et accroc au K2, un cannabis de synthèse
Car le suspect numéro 1 de ce crime qui « dépasse l’entendement », selon la formule du procureur du district de Brooklyn, est, lui, connu. Il s’agit de Sebastian Zapeta-Calil, un ressortissant du Guatemala âgé de 33 ans. Selon les médias américains, ce migrant avait été expulsé après son entrée clandestine en 2018 en Arizona. Le trentenaire est revenu illégalement aux États-Unis où il séjournait, semble-t-il, à New York depuis avril 2023.
Un homme dépeint, selon les témoignages recueillis par le New York Post, comme un buveur invétéré et un consommateur accroc au K2, ce cannabis de synthèse 85 fois plus concentré que la marijuana qui fait des ravages aux États-Unis.
« Il fumait du K2, buvait et s’en foutait », résume ainsi Raymond Robinson, chômeur de 54 ans hébergé dans le même refuge que le Guatémaltèque dans East New York, estimant à 30 dollars par jour la drogue fumée par Sebastian Zapeta-Calil.
« Un gars très doux, gentil »
« Quand il était défoncé, il parlait tout seul, s’adressant à des gens imaginaires, mais il ne faisait jamais de mal à personne ni à lui-même », ajoute cet Américain, père de six enfants. Il dresse même un portrait aux antipodes d’un individu qui a mis le feu délibérément et sans mobile à une femme endormie assise dans le métro.
« Si vous veniez juste d’arriver et que vous aviez besoin de chaussettes, il vous aidait… Un gars très doux, gentil et qui vous parlait avec respect », poursuit Raymond Robinson, éberlué par l’acte sadique qu’aurait perpétré celui qui partageait le même dortoir que lui et désormais accusé d’assassinat et incarcéré sans caution.
Dimanche matin, le migrant, vêtu d’un sweat à capuche gris, d’un pantalon taché de peinture et d’un bonnet de laine, a quitté le refuge après un petit déjeuner composé de pain perdu et de saucisses. « Il m’a juste dit : Je vais faire ma course habituelle », témoigne encore Raymond Robinson.
Le Guatémaltèque a dû, comme à son habitude, selon d’autres sans abri, partir s’enivrer, avec la vodka bas de gamme qu’il se procurait. Et fumer son cannabis de synthèse aux effets dévastateurs. Il s’est en tout cas retrouvé dans le métro où, vers 7h30, il aurait mis le feu aux vêtements d’une passagère dans le wagon F, alors que la rame entrait à la station Coney Island-Stillwell.
Le suspect ne se rappelle rien
Selon les premières constatations, la combustion a été immédiate et violente. Une vidéo montre Sebastian Zapeta-Calil debout, les mains dans les poches, en train de regarder la victime brûler. Sur d’autres images accablantes, on le voit agiter un morceau de tissu, comme s’il attisait le brasier dont les flammes lèchent le toit du wagon. Le suspect sera arrêté un peu plus tard dans le métro, à Manhattan, grâce aux témoignages de trois jeunes.
Il avait un briquet dans sa poche, mais était incapable de répondre aux questions, prétendant être trop ivre pour se rappeler quoi que ce soit. Il risque une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
Ce crime particulièrement sauvage a horrifié les Américains et relancé le débat sur l’insécurité dans le métro de New York. Ce meurtre est le 10e de l’année, soit autant que le pic de 2022 et deux fois plus qu’en 2023, alors que la gouverneure de l’État vient d’annoncer une délinquance globale en baisse dans le métro, où il y a quand même eu 565 agressions criminelles cette année.
Filmer plutôt qu’aider
Le meurtre de la « Jane Doe » du métro questionne aussi une société où l’on devient plus prompt à tendre le bras pour filmer qu’à tendre la main pour aider. La scène d’horreur a en effet été filmée par au moins une personne qui a immortalisé la fin atroce de cette inconnue transformée en torche humaine, pétrifiée contre la porte du wagon comme ensevelie par la lave d’un volcan. Un policier présent s’est contenté de manipuler son talkie-walkie.
Plusieurs usagers sont passés sans s’arrêter. Une telle indifférence a choqué beaucoup d’Américains, quand d’autres critiquent le fait que les rames ne soient pas équipées d’extincteurs auxquels seul le personnel du métro a accès. « Des affichettes invitent les usagers à nous alerter en cas d’urgence et d’incendie », a rappelé l’exploitant, mais ce funeste dimanche, il n’y avait, semble-t-il, que « Jane Doe » et son assassin dans le wagon.
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